Sorya : le travail, une valeur pour la vie :

Sorya : le travail, une valeur pour la vie

D'enfant des rues à femme d'affaire à la Chambre de Commerce britannique au Cambodge, Sorya nous raconte son incroyable parcours.

Sorya habillée pour sa remise de diplôme et avec un bouquet de fleurs dans les mains

Grandir dans la pauvreté

Née dans la province de Pursat au Cambodge, Sorya vit avec ses deux parents et ses quatre frères et soeurs. Tous les jours, sa mère laisse ses enfants chez des voisins pour aller arpenter les rues du village dans l'espoir de se faire un peu d'argent. 

A l'âge de 12 ans, ses parents se séparent. Sa mère se retrouvant seule avec quatre enfants doit faire face à de nombreux défis. Pour subvenir aux besoins de sa famille, elle quitte sa province pour Phnom Penh avec sa fille aînée. Les deux femmes vivent alors dans une minuscule chambre de 20m² qui leur coûte 5 dollars par mois (environ 4,50€), et arrivent à survivre en préparant des repas pour les ouvriers de usines. Cependant, ce travail ne leur permet pas d'améliorer leurs conditions de vie, ni celle de Sorya et de ses frères et soeurs restés en province. 

« Pendant ce temps-là, avec mes petits frères et soeurs, nous avons dû apprendre à survivre » raconte Sorya en se rappelant de cette période de sa vie. Sans argent, la fratrie doit se débrouiller seule. Elle ne sait pas si sa famille sera un jour réunie, mais elle ne perd jamais espoir. C'est surtout grâce à son école qu'elle tient le coup. Ses professeurs l'aident en lui donnant une portion de nourriture par jour. « Parce que je travaillais bien, mes professeurs me donnaient à manger. »

« L'école m'a toujours soutenue. »

L'éducation compte déjà beaucoup pour la jeune fille, qui sait que c'est grâce à cela qu'elle pourra s'en sortir. 

La rencontre avec PSE

Quelques mois plus tard, fin 2001, le vie de Sorya bascule lorsque sa famille est réunie grâce à l'aide financière de sa grande soeur qui travaille désormais dans une usine. C'est également à cette période que sa mère entend parler de PSE. Trois mois plus tard, Sorya et ses soeurs rejoignent le programme de scolarisation de PSE. « Au début, je ne voulais pas y croire. Je pensais qu'on me mentait. Et je ne voulais pas y aller, jusqu'à ce que je vois les étudiants en uniforme. »

Pour Sorya, PSE n'est pas seulement une école mais un véritable lieu de vie où l'on apprend à développer des qualités humaines et à être considéré comme un être humain. 

« A l'époque, je n'avais aucune connaissance, aucun moyen de m'en sortir. Uniquement l'envie de me battre pour ma vie, pour ma famille et pour les générations futures. »

Pendant sa scolarité, Sorya a retrouvé l'espoir et le sourire, indispensables à la vie. Diplômée en 2008, l'étudiante est heureuse et fière de faire partie de la grande famille PSE. 

Sorya reçoit son diplôme de PSE
Sorya sur son lieu de travail

S'en sortir grâce à l'éducation

Après son baccalauréat, Sorya se lance de nombreux défis et entame un parcours d'exception. Elle commence par intégrer une des formations professionnelles de PSE : la formation "Soins à la petite enfance". « Mon rêve d'enfant était de devenir médecin mais je savais que ce serait très compliqué. Cette formation était ce qui s'en rapprochait le plus. »

Grâce à ce diplôme, l'étudiante sait qu'elle trouvera un métier et qu'elle pourra rapidement aider sa famille. « Ce n'était pas mon premier choix. J'ai eu des difficultés au début, croyez-moi ! Mais je considère cette voie comme mon destin. C'est aussi une façon remercier Papy et Mamie pour ce qu'ils ont fait pour moi. »

Déterminée, Sorya termine ses études et trouve un travail en tant qu'aide-soignante dans une crèche. Mais celle-ci est située à plus de 30 km de chez elle et ne la paie pas très bien. Ses espoirs d'aider sa famille et de s'en sortir rapidement sont reportés. « Je ne me suis pas découragée. Je me suis toujours dit que c'était un bon point de départ et que je trouverai mieux plus tard. » En effet, un an après, elle devient assistante professeur dans une classe franco-anglaise, et trois ans plus tard elle évolue en tant que responsable de la crèche. « Mes efforts ont payé et j'ai désormais une vie très prospère. »

A côté, elle enchaîne également les diplômes : un diplôme administratif au Centre International Coopératif du Cambodge, un diplôme d'études en langue française à l'Institut français du Cambodge, une licence en Relations Internationales à l'Université Asie - Euro et un diplôme en graphisme à l'Association pour le Développement de la jeunesse khmère. Un palmarès impressionnant pour Sorya qui dit volontiers que « l'éducation est ma meilleure amie ! » Tout cela, elle le fait pour elle mais surtout pour aider ceux qui en ont besoin. « On me demande souvent pourquoi j'ai autant de diplômes. Pour moi, le plus important ce n'est pas le nombre de diplômes mais ce qu'on fait avec. » Elle espère que ce qu'elle a accompli aidera les générations futures. 

Les succès de Sorya

Toutes ces certifications lui ont permis de devenir chargée d'affaires la Chambre de Commerce britannique au Cambodge. Ce changement de carrière est significatif pour Sorya. « Cela me permet de rencontrer des gens, d'appliquer ce que j'ai appris durant mes études de Relations Internationales, d'agir pour mon pays et d'élargir mes ambitions. » En parallèle de son travail, elle continue d'étudier l'anglais au Centre Australien de l'éducation et est volontaire dans l'équipe de communication au Collectif de la jeunesse cambodgienne. 

Toutes les valeurs transmises par PSE au fil des années servent à Sorya dans toutes les activités qu'elle entreprend. 

« Honnêtement, PSE est ma deuxième famille. C'est avec elle que j'ai appris à rêver et à comprendre qui j'étais. »

Elle aide à son tour des familles comme la sienne en les familiarisant à des sujets importants comme l'environnement, ou l'égalité des sexes.

Quand elle repense à tout ce qu'elle a traversé, Sorya est fière de son parcours. « Malgré les difficultés que j'ai traversées, je suis très satisfaite de ma vie actuelle, professionnellement et personnellement. » Elle ajoute : « J'étais une sans abri, aujourd'hui j'ai une maison pour accueillir ma famille, un bon métier, et je sais que ce n'est que le début ! »

Mais sa soif de réussir ne s'arrête pas là. Dans les prochaines années, elle souhaite travailler dans le domaine de l'éducation et des droits de l'Homme pour son pays. Son objectif ? Ne pas oublier d'où elle vient pour donner à son tour ce que Papy et Mamie ont offert à sa famille. « PSE a fait de moi une pierre précieuse et m'a donné l'opportunité de voir la beauté de notre monde » conclue-t-elle.

Sorya devant PSE

Une réussite possible grâce au parrainage

Depuis le début de leurs actions au Cambodge, Christian et Marie-France des Pallières, les fondateurs de PSE, ont fait le choix de compter sur le parrainage pour assurer la pérennité des programmes de l'association. L'engagement que nous prenons auprès des enfants est fort : nous les menons de la misère à un métier !

La prise en charge globale que nous offrons aux enfants se fait sur la durée. Nous nous engageons jusqu'au bout et ne laissons aucun enfant au bord de la route. 

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Thème :
Parrainer un enfant